L’Afest comme composante de la multimodalité des dispositifs de formation : intervention aux rencontres nationales du FFOD

Deux consultants du groupe Amnyos ont participé aux ateliers et aux plénières : Marie-Hélène CAUET (juriste à Boumendil & Consultants) et Xavier Marchand (ingénierie des compétences à Didaction Conseil). Les 120 participants (dont DGEFP, France Compétences, Opco, OF, entreprises, cabinets) ont croisé leurs connaissances et expériences pour envisager l’Afest comme composante de la multimodalité des dispositifs de formation.

Xavier a animé un atelier dans lequel trois témoins ont relaté leurs expérimentations :

• Frédéric Aubreton (ProSapiens) « Animation à distance d’un dispositif AFEST certifiant dans le secteur de l’hôtellerie-restauration pour des demandeurs d’emploi »
• Nadine Berthaut (AGEFOS PME Bourgogne-Franche-Comté) « OF nouvelle génération : un incubateur pour tester de nouvelles pratiques » (incubateur créé et animé avec l’appui de Didaction)
• Jean-François Thiéry (Enedis) « Déploiement à grande échelle d’un dispositif AFEST intégrant du présentiel et du digital pour les techniciens d’intervention »

Extrait de l’introduction de Xavier : « Ces trois approches ont un point commun : leur cadre théorique. Dans le champ des sciences du travail, le décret désigne clairement la dernière-née : la didactique professionnelle telle qu’elle a été largement diffusée en France par Pierre Pastré et Patrick Mayen. Dans les sciences cognitives, le décret de décembre 2018 pointe la technique de la réflexivité (largement diffusée par Schon aux Etats-Unis puis en Europe) ; et celle de l’explicitation (Cf. travaux de Versmerch). Ces avancées nous inspirent aujourd’hui pour nourrir la formation par le travail.

Nous repérons deux révolutions utiles à appliquer aujourd’hui dans la FEST, toutes deux étayées par les travaux de recherche :

• l’écart entre le travail prescrit et le travail réel fonde une structure cognitive de la tâche. C’est une révolution de bâtir l’ingénierie de la formation non plus uniquement sur des référentiels mais une approche compréhensive du travail réel.
• la variabilité de la situation, parce que la FEST – au contraire de ce qu’on entend partout – ne sert pas l’immédiatement utile et l’archi-spécifique d’un contexte d’entreprise, mais – tout en tenant compte du contexte spécifique – cherche à développer la capacité de la personne formée à se préparer aux aléas, aux changements de la situation dans ses aspects techniques (logiciel, matériel, équipement) comme dans ses aspects relationnels (restructuration, rapprochement, déménagement, mutualisation de services, etc.). C’est une révolution d’admettre que la formation ne sert pas à entraîner des singes savants à répliquer les bonnes pratiques mais à développer le questionnement, l’analyse, la résolution de problème, qui sont les garants d’une autonomie véritable au travail. »

Les diaporamas des témoins sont disponibles sur http://www.fffod.org/ressources/article/retour-sur-les-16e-rencontres-fffod